Lavier J.A. Uranologie chinoise

Paris: Maloine S.A. Editeur, 1985. — 222 p.Dire que l’uranologie fut, en Chine, une discipline hautement traditionnelle, demande que le terme de Tradition soit avant tout bien précisé. En effet, lorsqu’on l’emploie dans le langage courant, c’est habituellement pour indiquer une sorte de convention ou d’habitude, même si celle-ci est d’acquisition récente. Il n’est pas déplacé, par exemple, de comparer une nouvelle méthode scientifique d’apparence révolutionnaire à «la méthode traditionnelle». Dans ce sens, l’uranologie chinoise n’apparaîtrait que comme une étude du ciel menée selon un mode habituel et propre aux Chinois: nous verrons que des érudits ont commis cette erreur.
Attribuer au mot «tradition» un sens qui, en définitive, tend à rejoindre celui de routine, c’est altérer profondément ce qu’il entend réellement car, dans son acception la plus stricte, la tradition se rapporte à un système de pensée qui peut se résumer en quatre points essentiels: transmission de principes révélés aux ancêtres. L’uranologie chinoise apparaît alors sous un jour tout différent, et c’est de ce point de vue très précis que nous avons l’intention de l’étudier dans le présent travail.
Il convient, et ce sera le propos de cette introduction, de fournir quelques éclaircissements au sujet de ces quatre points, sans lesquels la notion de Tradition ne saurait être convenablement entendue. Pour plus de commodité et de clarté, nous changerons quelque peu l’ordre de leur énumération telle qu’elle figure ci-dessus.